Je m'entends dire souvent: "Quel stress cette orientation! Et je stresse plus que lui!".
Comment aider vos enfants à bien s'orienter?
Tout d'abord lâchez prise! C'est facile à dire, moins à faire j'en conviens....
Mais les parents renvoient souvent leur propre inquiétude à leurs enfants.
Ayez confiance en eux, c'est comme cela qu'ils se sentiront libres dans leur réflexion et qu'ils se sentiront capables de faire un choix.
Pour qu'ILS croient en eux et se mettent en marche, il faut que VOUS croyiez en eux.
Anticipez
Evidemment rien n'est plus difficile pour un adolescent que de se projeter. Pour lui, choisir, c'est comme si tout était fixé à jamais alors qu'il est en construction.
Jusque là il suivait l'opinion de ses parents, des copains et là, il doit prendre position pour la première fois. Commencez à en discuter avant la terminale, sans pression, pour avoir le temps de participer aux portes ouvertes, salons...
Dialoguez
Vous nourrissez des projets pour eux et bien parlez-en!
Devant la phrase qui part d'une bonne intention: " tu fais ce que tu veux, le principal est que tu sois heureux, je te laisse faire", ils seront peut-être effrayés du nombre de directions qu'ils peuvent prendre.
Argumentez, dites leur comment vous les percevez, partagez votre expérience, même si le monde du travail dans lequel ils évolueront sera différent. Mais surtout, votre réflexion, votre avis, doit partir de votre enfant et d'éléments que vous aurez récoltés dans vos souvenirs, dans ses expériences et pas QUE en fonction des notes et des débouchés.
Cela servira de base de discussion et ils pourront se forger une opinion, se positionner et peut être partiront-t-ils dans une autre direction mais ce sera LEUR projet, et surtout tous métiers méritent attention et discussion.
Sans oublier les très bons élèves qui inquiètent moins, de prime abord, car "toutes les portes leur sont ouvertes"!
oui, mais laquelle va leur permettre de s'épanouir, de s'impliquer avec bonheur?
Comment les aider à trouver leur voie?
Ont-t-ils une idée?
Si oui, peuvent-ils déjà se confronter à la réalité en rencontrant des professionnels de votre entourage ou lors de forums des métiers à l'école.
Selon moi, les stages de 3 ème sont très importants. Trop souvent les jeunes que je reçois les ont choisis par facilité: une relation, un lieu proche du domicile...Même s'ils ne font qu'observer, ils peuvent se faire une idée du quotidien de l'activité, de la relation au client, au patient, des différents services d'une entreprise... Cela peut confirmer une idée ou au contraire la changer, c'est une étape importante dans leur orientation à ne pas prendre à la légère.
Est-ce bien LEUR idée?
Quand ce n'est pas leur idée, dans le meilleur des cas, je peux observer des attentes parentales bien conscientes (projet raisonnable avec énormément de débouchés!) que le jeune suit sans trop réfléchir et une fois en entretien, il admet que ce n'est pas forcément ce qui l'intéresse le plus, mais pourquoi pas...
Accompagner votre enfant dans l'orientation est un bon dosage entre, être trop présent, inciter fortement dans une direction et le laisser complètement gérer son futur. Avoir confiance en eux n'est pas uniquement laisser faire.
Ils ont besoin de vous savoir pas loin.
Mais parfois ces attentes et aspirations parentales sont inconscientes et perturbent le choix éclairé du jeune, nous en reparlerons plus tard.
Il est important que vous puissiez prendre un temps pour réfléchir à votre propre choix professionnel initial. Comment il s'est fait, comment vos parents avaient réagi...
Prendre de la distance avec son histoire n'est pas si simple mais permet de repartir de l'essentiel: votre adolescent.
De repartir de qui il est, de ses forces, de ses valeurs, de ses compétences afin qu'il ne soit pas un prolongement narcissique de vous-même et que son projet professionnel ne comble pas vos manques ni vos regrets. Vos enfants ont leur propre vie à vivre.
Quand ils n'ont pas d'idée...
On ne tient pas compte tout de suite des bulletins scolaires. Etre compétent dans un domaine ne suffit pas à être épanoui au travail.
En outre j'ai l'habitude de dire que le système scolaire n'utilise que deux types d'intelligence, or vos enfants sont tous différents et ont tous des compétences plus nombreuses que celles évaluées à l'école.
De plus, la relation au professeur est également importante. De ce fait, les notes ne sont pas toujours un bon indicateur de leurs capacités et de leurs talents. Par contre, s'intéresser aux matières préférées peut donner des pistes.
Discutez
avec eux de leurs activités extra-scolaires:
=> que leur apportent-elles? Est-ce qu'elles redonnent de l'énergie, aident à ne plus penser, ou y
trouvent-ils de vraies gratifications et un épanouissement?
Elles peuvent révéler des talents utiles dans
certaines activités professionnelles.
Et quand
ils étaient petits:
=> est-ce que des appétences, des capacités vous ont
marqués? Relisez leur parcours avec eux et parlez-en.
Proposez-leur de questionner l'entourage,
profs, amis, famille sur:
=> comment ils les voient, quelles qualités, quels
points forts leur attribueraient-ils?
Proposez leur de rêver:
=> Qu'est-ce qu'ils feraient
s'ils n'avaient pas besoin d'argent? Qui admirent-ils dans leur entourage,
parmi des personnages célèbres...
J'écrirai prochainement un
article avec des exercices concrets.
Quand ils pensent être sur la bonne voie...
Une fois le domaine professionnel identifié, il s'agit de rechercher le cursus correspondant au mieux à leur mode d'apprentissage et à leur capacité de travail.
Pour une prépa CPGE ou l'année de PACES par exemple, on peut imaginer se mettre entre parenthèses pendant quelques temps, mais si vos enfants ne sont pas des bosseurs, ne sont pas organisés ou ont besoin d' un enseignement avec de la pratique, ces formations semblent à priori mal adaptées.
S'ils ont besoin de concret, besoin d'être en situation au maximum, les BTS, IUT conviendront mieux.
Enfin on visite les écoles choisies aux portes ouvertes, on participe aux salons étudiants avec des objectifs précis et des questions. Y aller en espérant trouver des idées est une perte de temps. Cela arrive parfois évidemment, mais mieux vaut préparer ces événements.
Il est important de les accompagner, de les guider avec confiance, sans imposer. Il ne s'agit pas de faire à leur place (portes ouvertes, appels de stages) ni de les laisser complètement autonomes pour "qu'ils grandissent"! En fonction des étapes, proposez votre présence.
S'ils ratent leur première année
Est ce qu'ils ont assez
travaillé? Comment le vivent ils? Donnez-leur la possibilité de
s'exprimer sur leur bilan à eux et ne montrez pas votre déception (même si vous
avez juste envie de crier qu'ils auraient dû travailler plus!). Ils sont certainement déjà déçus eux-mêmes: "Nous sommes désolés pour toi, tu dois être
déçu, comment tu comprends ces résultats?"
Essayez d'analyser ensemble, sans les incriminer, avec compréhension dans une relation
"adulte" comme si vous parliez à un ami, pour envisager la suite des
événements.
=> Est-ce qu'ils ont trop profité des sorties, est- ce
qu'ils ont pris du temps à s'adapter à leur nouvelle vie dans la cité universitaire, est-ce que la
formation ne correspond pas du tout à ce qu'ils imaginaient, est-ce que le domaine
les intéresse mais l'approche est trop théorique...il est important de récolter
des éléments de compréhension pour savoir s'ils sont dans la bonne voie ou pas...
Et s'ils se trompent de voie, ce n'est pas grave, il
aura mûri et appris sur lui.
C'est
bien cela aussi le bonheur: mieux se connaître et grandir!
De plus de nombreuses passerelles existent entre les
formations. Et s'il est important de réfléchir au projet professionnel pour
choisir ses études, pendant le cursus, le projet peut s'affiner, voire changer.
Un même diplôme amène à plusieurs postes différents. Un parcours se crée en
fonction des rencontres, des stages, des postes...
Se faire aider par un professionnel
Et si l'on n' y voit vraiment pas clair, pas d'inquiétude! C'est ce que j'appelle le brouillard affectif.
Un professionnel aura un regard plus neutre pour dégager des projets professionnels qui pourraient correspondre à votre ado.
Il lui permettra de prendre conscience de sa personnalité, de son mode de fonctionnement intellectuel, relationnel, de ses talents, de ses besoins et lui donner de nouveaux éléments pour retrouver de la motivation.
Apprendre sur soi permet de prendre confiance, de mieux s'accepter, et d'envisager des projets professionnels cohérents.
J'ajoute qu' à l'heure actuelle il est important que nos jeunes se connaissent bien car ils ne vont pas rester au même poste toute leur carrière et devront rebondir.
L'orientation commence à se réfléchir au berceau!
Et oui! Quel genre de bébé est-il? Plutôt actif, observateur?
Et là je vais inquiéter plus d'un parent! Évidement rien n'est fixé pour toujours, mais observez-le grandir.
Et dès que votre jeune enfant réussit ou vit une expérience difficile, valorisez-le et renommez ce qu'il a réussi à faire dans la situation et dites-lui à quelle compétence, à quelle qualité cela pourrait renvoyer.
Au quotidien, il intégrera ses points forts, se connaîtra de mieux en mieux. Et vous, gardez bien en tête ces éléments, par exemple:
=> A l'école:
- des poésies toujours bien décorées avec soin et entrain
- toujours enclin à aider les camarades qui sont seuls
- envie de commander le groupe de copains
- prêt à relever tous les défis
- un rêveur qui regarde toujours par la fenêtre
- est-ce qu'il s'est présenté comme délégué
- quelles sont ses matières préférées...
=> A la maison:
- quels genres de jeux lui plaisent
- quels sont ses centres d'intérêts
- comment se met-il au travail
- quels sont ses choix d’activités extra-scolaires...
Des choix qui souvent les dépassent...
Cet exercice d'observation de votre enfant, qui ne doit pas être systématique ni permanent, vous permettra également de prendre de la distance avec lui, votre histoire et vos attentes. Vous le verrez et l'accepterez de plus en plus comme il est et non pas comme vous aimeriez qu'il soit.
Plus vos attentes inconscientes seront loin de son fonctionnement et de ses capacités, plus le malaise sera grand pour lui sans pouvoir le nommer et il pourra se fourvoyer.
Un jeune qui ressent de manière inconsciente trop de pression ne peut réfléchir librement et sereinement puisque l'enjeu est de décevoir ni ses parents ni sa famille.
Cette situation se retrouve assez fréquemment chez l'aîné de la fratrie qui est souvent très investi au niveau de la réussite scolaire. Il existe une loyauté très forte entre l'aîné et ses parents.
Quant aux autres enfants, ils doivent souvent se démarquer de ce grand frère ou de cette grande soeur, qui aurait un lien privilégié avec leurs parents, ou bien rattraper ses erreurs.
En cela, il est important de ne pas comparer les enfants entre eux, d'insister sur les singularités de chacun.
Vous constaterez que dans les choix professionnels, comme dans d'autres choix, beaucoup d'éléments nous échappent mais ce n'est pas grave, l'essentiel est d'en avoir déjà conscience!
En conclusion, le maître mot serait CONFIANCE! A l'instar des coachs sportifs, encouragez les de toutes vos forces, croyez en l'avenir pour deux mais laissez les agir seuls.
A bientôt!
Article rédigé par Stéphanie Devillers: psychologues en orientation scolaire lille valenciennes, conseil en orientation scolaire et professionnel lille valenciennes, comment trouver ma voie? , quel métier me correspond? Comment trouver mon métier, pourquoi suis je fait?
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